06.10.2010 | Dernières Nouvelles d'Alsace | De l'aide pour les orphelins: «Ça doit marcher !» |
13.10.2010 | Dernières Nouvelles d'Alsace | L'artisanat et la vie |
30.06.2011 | Dernières Nouvelles d'Alsace | Exposition pour le Bénin |
Delphine Goeller est originaire de Birkenwald. Depuis février, elle travaille au Bénin à la construction d'un centre d'accueil pour des enfants orphelins. Ce samedi
9 octobre, elle présentera son projet dans la salle polyvalente de Hengwiller, de 16 h à 19 h. De l'artisanat béninois sera mis en vente pour aider au financement de son
action.
Prendre en charge les enfants orphelins du Sida, c'est à dire dont les parents sont décédés de cette maladie, est l'objectif du centre en construction à Bohicon, dans
le sud du Bénin. Le projet est porté par trois associations : l'organisation non gouvernementale (ONG) béninoise « Enagnon Dandan ! », qui signifie « ça doit
marcher ! », sa jumelle française éponyme dont le siège est à Paris et l'association Midokpo, « Unis pour développer », basée à Mulhouse.Le lien entre
ces trois structures, c'est Delphine Goeller, embauchée comme volontaire de solidarité internationale pour coordonner la mise en place de l'orphelinat.
Une chaîne d'amitié entre les deux pays
« Enagnon Dandan ! » France et Bénin sont nées de la rencontre entre un Français et un Béninois. Créées en 2001 et 2002, elles ont pour objectif d'instaurer une
chaîne d'amitié entre les deux pays, de développer des activités économiques, sociales et culturelles, de lutter contre l'ignorance sous toutes ses formes, notamment
par une campagne d'alphabétisation, etc.
Différents projets ont été mis en place dans le domaine de l'éducation : création d'une bibliothèque, construction d'une école, d'un centre informatique, soutien à la
scolarisation des filles, etc. En matière de santé, des actions de sensibilisation sur le Sida et le paludisme ont été menées. Depuis 2006, « Enagnon Dandan ! » prend
en charge 57 enfants orphelins du Sida, avec l'aide de la fondation Marc, sous l'égide de la fondation de France. Elle contribue à la prise en charge alimentaire,
scolaire et des frais médicaux de ses enfants dont certains sont eux-mêmes malades du Sida.
Leur placement en familles d'accueil a souvent été un échec à cause de l'abus de certains tuteurs qui détournaient l'argent à des fins personnelles. Il a donc été
décidé de construire un centre d'accueil et de formation à leur attention, doté d'un personnel éducatif compétent. Les travaux ont commencé en mai 2009, après l'achat
du terrain. Ils devraient s'achever en janvier.
Le projet devrait permettre, dans un premier temps, d'accueillir une vingtaine de pensionnaires. Delphine Goeller en assure la coordination depuis février, pour une
durée de deux ans.
«Le rythme de vie n'est pas aussi effréné qu'en France !»
Une expérience unique pour cette jeune femme de 29 ans, originaire de Birkenwald. L'Afrique, elle y est allée pour la première fois en 2003, au Cameroun, à l'occasion
d'un projet de solidarité international porté par un groupe de jeunes éclaireurs laïcs de Marmoutier dont elle faisait partie. Marquée par cette expérience, elle a
ensuite effectué deux stages au Bénin dans le cadre de ses études, en sciences de l'éducation, au sein de l'association « Enagnon Dandan ! ».
Entre-temps, après avoir travaillé pour la mairie de Mulhouse, au service éducation, Delphine a lancé avec son amie Adeline Risser une antenne alsacienne de
l'association parisienne « Midokpo » basée à Mulhouse. Ses membres ont prêté main forte, bénévolement, lors d'un camp chantier en été, pour aider à construire
l'orphelinat. Composée d'une équipe jeune, une trentaine d'années, « Midokpo » fait connaître l'association localement en s'impliquant dans la vie culturelle et
associative mulhousienne.
Quant à la vie africaine, Delphine livre ses impressions. « Tout est différent, la vie en collectivité, en famille, y est très développé. Les Africains ont toujours
le sourire et viennent spontanément vers vous. Ils ont un sens aiguë de l'hospitalité. Le rythme de vie n'est pas aussi effréné qu'en France ! On est dépendant de
beaucoup de choses, de la pluie qui empêche les transports en commun de fonctionner, des bus qui ne partent pas tant qu'ils ne sont pas remplis, etc. Et puis, il y a
les lenteurs administratives. Les projets n'avancent pas toujours aussi vite qu'on le voudrait », livre Delphine.
«Ils ont toujours le sourire»
Actuellement en congés à Birkenwald pour un mois, elle ne regrette en rien son engagement humanitaire et professionnel qui vient juste de commencer. D'ici mars 2012,
elle aura le temps de décider si elle revient en France ou reste en Afrique pour travailler sous le statut d'expatrié. Pour le moment son coeur penche plutôt pour
l'Afrique. Et de raconter son retour dans l'Hexagone fin septembre. « Ma mère est venue me chercher à la gare de Saverne, on est allées faire quelques courses en
supermarché et tout le monde avait triste mine. Là-bas, les gens n'ont pas grand-chose mais ils ont toujours le sourire . » A méditer...
Simone Giedinger